Deliveroo, Uber Eats… quel partage de valeur entre agrégateurs et retailers?
Avec la crise du Covid, les plateformes de livraison comme Uber Eats, Deliveroo ou Just East connaissent une activité hors-norme. En France, elles ont représenté 30 % du marché de la restauration hors foyer en 2020, contre 25 % en 2019… Soit un gain de 5 points de parts de marché en un an. Résultat, de plus en plus de retailers s’y intéressent. Après Casino, Carrefour vient d’étendre en avril 2021 son partenariat avec la plateforme Deliveroo : il propose de livrer les courses à domicile en 30 minutes, sur une gamme d’environ 1.000 références du quotidien. Ce service, déjà actif en Italie et en Belgique, est désormais lancé dans 10 villes en France. Pour rappel, Carrefour a déjà signé un partenariat avec Uber Eats.
Si les retailers affichent un intérêt croissant pour ces plateformes, les investisseurs sont, quant à eux, plus prudents. Le 31 mars 2021, la plateforme de livraison de repas Deliveroo a été cotée à Londres avec un prix par action estimé « prudent » correspondant à une valorisation de € 8,9 milliards. Elle a mis en Bourse 21,3 % de son capital, via une augmentation de capital et une cession par les actionnaires existants. Ses débuts boursiers ont néanmoins été difficiles, avec une chute de 26 % lors de sa 1ère journée…Cette volatilité illustre les incertitudes actuelles sur la viabilité du modèle. Malgré une année 2020 exceptionnelle pendant laquelle Deliveroo a livré € 4,7 milliards (TVA incluse) de repas – soit une croissance de 64 % – il n’est toujours pas rentable. Sa perte nette s’est réduite de 29 % à € 249 millions. Deliveroo a livré en moyenne 6 millions de clients par mois et travaille avec 115.000 restaurants, épiceries et commerces de proximité dans 800 villes et 12 pays.